🌟 Préambule

Le Plan Épargne Retraite (PER) fonctionne un peu comme le PEE en termes de structure (voir notre article sur le PEE), mais fiscalement, c’est une toute autre histoire. Cet outil a le potentiel de réduire massivement vos impôts, ce qui en fait un dispositif particulièrement intéressant pour les contribuables fortement imposés.

📈 Petit rappel : En France, seulement 44 % des foyers fiscaux paient l’impôt sur le revenu (source : DGFiP). Vous l’avez compris, le PER fait partie des nombreuses niches fiscales qui profitent avant tout aux hauts revenus.

💋 Le concept du PER en une phrase

Lorsque vous versez de l’argent sur votre PER, ces montants sont déduits de votre revenu imposable. Autrement dit, vous réduisez immédiatement le montant sur lequel est calculé votre impôt.

⚠️ Évidemment, il y a un plafond (faut pas déconner non plus).

📊 Impôt aujourd’hui vs impôt demain

L’idée derrière le PER est simple :
1️⃣ Vous épargnez aujourd’hui et réduisez vos impôts immédiatement.
2️⃣ Votre argent est bloqué jusqu’à la retraite.
3️⃣ À la sortie, vous récupérez votre capital… mais vous payez des impôts dessus.

Pourquoi est-ce intéressant ?
Si vous êtes aujourd’hui dans une tranche d’imposition élevée, mais que vous pensez être moins imposé à la retraite, vous paierez moins d’impôts sur votre capital à la sortie.

📐 Fonctionnement du PER

Le PER se décline en trois compartiments :

💼 PER individuel (PERIN) : Ouvert par des particuliers auprès d'organismes financiers ou d'assurances.

🎓 PER d'entreprise collectif (PERCOL) : Proposé par les entreprises à leurs salariés, il succède au Perco.

🌍 PER d'entreprise obligatoire (PERO) : Également mis en place par les entreprises, avec des versements obligatoires pour les salariés concernés.

Les versements effectués sur un PER peuvent être déduits de votre revenu imposable, dans la limite de plafonds définis par la législation fiscale. À la retraite, les sommes épargnées peuvent être récupérées sous forme de capital, de rente viagère, ou une combinaison des deux.

💸 Avantages fiscaux

Les versements volontaires sur un PER sont déductibles du revenu imposable, dans la limite de :

✔️ 10 % des revenus professionnels de l'année précédente, avec un plafond de 32 909 € en 2023.

✔️ 10 % du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS) si ce montant est plus élevé, soit 4 113 € en 2023.

Ces plafonds sont disponibles sur votre avis d'imposition. Les sommes investies et déduites viennent réduire votre base imposable, entraînant une diminution de l'impôt sur le revenu dû l'année du versement.

👉 Rien n’interdit d’avoir plusieurs PER, cependant le plafond est global, donc pour réduire la paperasse, inutile d’en ouvrir plus que de raison.

Personnellement, j’ai un PERCOL, l'équivalent du PEE mais en PER (celui ouvert par ma boite) et un PERIN, ouvert en perso pour maximiser mon plafond en investissant sur des supports plus performants que ceux proposés dans mon PERCOL.Voici ton paragraphe corrigé et amélioré pour plus de clarté et de précision :

📌 Investissements disponibles

Comme dans le PEE, les montants versés dans le PER sont investis sur des fonds souvent peu efficaces et fortement chargés en frais de gestion. La majorité des offres propose des fonds mixtes obligataires/actions, généralement opaques et peu performants sur le long terme.

Le véritable intérêt du PER réside principalement dans l’avantage fiscal à l’entrée, plutôt que dans la qualité des supports d’investissement.

📅 Cas de déblocage anticipé

Bien que le PER soit conçu pour être liquidé à la retraite, certains cas permettent un déblocage anticipé des fonds :

✔️ Achat de la résidence principale
✔️ Décès du conjoint ou partenaire de PACS
✔️ Invalidité de l'épargnant, de ses enfants ou de son conjoint
✔️ Situation de surendettement
✔️ Expiration des droits aux allocations chômage (et oui, vous avez bien lu, c’est un excellent timing pour basculer vos fonds très moyens du PER en PEA ou autre) ✔️ Cessation d'activité non salariée suite à une liquidation judiciaire

Il est important de noter que les conditions de déblocage anticipé et la fiscalité applicable varient en fonction du motif invoqué.

🔢 Exemple chiffré

Prenons l'exemple de Jean, 35 ans, cadre supérieur avec un revenu annuel de 200 000 €. Il décide de verser chaque année 10 % de son revenu sur son PER, soit 20 000 € par an, pendant 10 ans.

  • Plafond de déduction fiscale : 10 % de 200 000 € = 20 000 € par an.

  • Réduction d'impôt annuelle : Jean est dans la tranche marginale d'imposition (TMI) à 45 %. Chaque versement de 20 000 € lui permet donc de réduire son impôt de 9 000 € par an (20 000 € × 45 %).

🔹 Sur 10 ans

  • Total des versements : 20 000 € × 10 = 200 000 €.

  • Total des économies d'impôt : 9 000 € × 10 = 90 000 €.

À 45 ans, Jean décide de changer de vie et prend un poste moins rémunérateur, avec un revenu annuel de 50 000 €. Il cesse alors ses versements sur le PER.

📌 À la retraite : impact fiscal selon le mode de sortie

Sortie en capital unique (mauvaise idée)

Supposons que son épargne sur le PER ait fructifié pour atteindre 300 000 € (200 000 € de capital + 100 000 € de plus-value).

  • Son revenu imposable l’année de la sortie serait :
    50 000 € (pension) + 300 000 € (PER) = 350 000 €.

  • Tranche marginale d'imposition (TMI) = 45 %.

  • Résultat : il repaye une grosse partie des impôts économisés à l’entrée, et l’avantage fiscal est quasi annulé.

Sortie fractionnée (meilleure optimisation)

Jean décide de sortir 30 000 € par an sur 10 ans, ce qui lui permet d’optimiser la fiscalité.

  • Son revenu annuel imposable devient :
    50 000 € (pension) + 30 000 € (PER) = 80 000 €.

  • Tranche marginale d'imposition = 30 %.

  • Chaque retrait de 30 000 € est composé de :

    • 20 000 € de capital → soumis au barème progressif (TMI 30 %).

    • 10 000 € de plus-value → soumis à la flat tax (30 %).

🔹 Impôt payé chaque année

  • Sur la part capital (20 000 €) : 20 000 € × 30 % = 6 000 €.

  • Sur la part plus-value (10 000 €) : 10 000 € × 30 % = 3 000 €.

  • Total impôt annuel = 6 000 € + 3 000 € = 9 000 €.

  • Total impôt payé sur 10 ans = 9 000 € × 10 = 90 000 €.

🔎 Bilan net du PER

  • Économie d’impôt à l’entrée = 90 000 €.

  • Impôt payé à la sortie (fractionnée) = 90 000 €.

  • Gain fiscal net = 0 €, mais Jean a bénéficié d’une capitalisation sans impôt sur les 100 000 € de plus-value, ce qui améliore son rendement global.

💡 Conclusion :

  • Sortie en capital unique = fiscalement désavantageuse (TMI 45 %).

  • Sortie fractionnée = bien plus optimisée, avec un impôt mieux réparti dans le temps et une fiscalité plus douce sur les plus-values.

  • Le PER est intéressant si l'on anticipe une baisse de TMI entre l’entrée et la sortie.Il est donc essentiel de planifier la sortie du PER pour optimiser la fiscalité à la retraite. Des stratégies telles que la sortie en rente viagère ou le fractionnement des retraits sur plusieurs années peuvent être envisagées pour lisser l'imposition.

En conclusion, le PER est un outil puissant pour préparer sa retraite tout en bénéficiant d'avantages fiscaux pendant la phase d'épargne. Il convient toutefois de bien comprendre son fonctionnement et de planifier sa sortie pour optimiser la fiscalité à la retraite.

📈 Ce qu’il faut retenir :

Le PER est un outil puissant pour préparer sa retraite tout en bénéficiant d’avantages fiscaux durant la phase d’épargne. Cependant, il est essentiel de bien comprendre son fonctionnement et d’anticiper la fiscalité à la sortie pour réellement optimiser son efficacité.

💡 Les supports d’investissement proposés sont souvent peu performants et chargés en frais, ce qui limite l’intérêt du PER en tant que pur placement financier. Son principal atout reste donc la réduction d’impôt à l’entrée.

Un point clé non abordé dans cet exemple est l’impact de l’inflation : 90 000 € économisés aujourd’hui auront une valeur bien inférieure au moment de la retraite. (Eh oui, encore elle !). L’avantage est que ces 90 000 € peuvent être investis immédiatement sur un support rentable, plutôt que d’être versés directement au fisc. Un levier à ne pas négliger.