Lorsqu’on investit en Bourse, on achète et vend des actifs financiers sur des marchés organisés. Mais comment ces marchés fonctionnent-ils concrètement ? Qui détermine les prix ? Qui détient réellement les actifs ? Quelle est la différence entre le coté et le non coté ?

Ce chapitre explore en profondeur les mécanismes des marchés financiers, des places de cotation aux intermédiaires, en passant par la formation des prix et la détention des actifs.

1. Marchés cotés vs marchés non cotés

Tous les actifs financiers ne sont pas cotés en Bourse. Il existe une distinction fondamentale entre :

1️⃣ Les marchés cotés (publics) : Actions, obligations, ETF, matières premières… Ces actifs sont échangés sur des places de cotation publiques comme le NYSE, le NASDAQ, Euronext, le LSE.

  • Transactions centralisées et transparentes.

  • Prix visibles et accessibles à tous.

  • Liquidité généralement élevée.

2️⃣ Les marchés non cotés (private equity, dette privée, venture capital, obligations privées, etc.) :

  • Les titres ne s’échangent pas sur une place de marché publique.

  • Transactions de gré à gré (OTC, "Over The Counter").

  • Moins de liquidité, transactions souvent plus longues et complexes.

💡 Exemple concret : Acheter des actions Apple sur le NASDAQ prend quelques millisecondes. En revanche, investir dans une startup en private equity peut nécessiter plusieurs semaines de due diligence et de négociations contractuelles.

2. Les places de cotation et leur rôle dans la formation des prix

Une place de cotation (Bourse) est une infrastructure où s’échangent des actifs financiers sous un cadre réglementé. Parmi les plus connues :

📌 NYSE (New York Stock Exchange) → La plus grande Bourse mondiale en termes de capitalisation.
📌 NASDAQ → Spécialisée dans les valeurs technologiques et la croissance.
📌 Euronext → Réunit plusieurs places européennes (Paris, Amsterdam, Bruxelles, etc.).
📌 LSE (London Stock Exchange) → Place financière de référence au Royaume-Uni.

Sur ces marchés, le prix d’un actif est déterminé par l’offre et la demande à travers un order book (carnet d’ordres) qui regroupe toutes les intentions d’achat et de vente des investisseurs.

Comment est fixé le prix que vous voyez ?

Le prix d’une action (ou tout autre actif coté) est défini par le dernier échange entre un acheteur et un vendeur. Mais attention, ce prix n’est qu’un instantané de la confrontation entre offre et demande à un instant T.

📌 Si plus de personnes veulent acheter que vendre → Le prix monte.
📌 Si plus de personnes veulent vendre que d’acheter → Le prix baisse.

💡 Un marché, ce n’est pas juste un écran avec des prix qui bougent, c’est une place où s’échangent des actifs en temps réel, via des ordres passés par des milliers d’investisseurs et d’algorithmes.

🔹 Bid & Ask : le spread entre acheteurs et vendeurs

  • Le Bid est le prix le plus élevé auquel un acheteur est prêt à acheter.

  • Le Ask est le prix le plus bas auquel un vendeur est prêt à vendre.

  • La différence entre les deux est appelée le "spread", qui reflète la liquidité du marché.

Sur un marché liquide (ex. actions Apple), le spread est faible. Sur un marché peu liquide (ex. une petite valeur de la Bourse de Paris), il peut être large, rendant les transactions plus coûteuses.

3. Qui détient réellement les actifs financiers ?

Lorsqu’un investisseur achète une action, il ne la détient pas forcément directement. Il y a plusieurs niveaux de détention :

📌 Titres au nominatif pur → Vous êtes inscrit directement dans les registres de l’entreprise. Peu courant, car contraignant.
📌 Titres au nominatif administré → Vous êtes propriétaire de l’action, mais elle est gérée par un intermédiaire (ex. votre banque).
📌 Titres en compte-titres ou PEA → La majorité des investisseurs détiennent leurs actions via une banque ou un courtier, qui les détient en leur nom dans un système centralisé comme Euroclear.

Dans la plupart des cas, l’investisseur individuel ne détient qu’une créance sur un courtier, lui-même connecté au système de compensation et de règlement-livraison.

4. Rôle des courtiers et intermédiaires

Un investisseur ne traite pas directement avec la Bourse, il passe par des courtiers (brokers).

Types de courtiers :

📌 Courtiers traditionnels (Société Générale, BNP, Interactive Brokers) → Services complets, frais plus élevés.
📌 Courtiers en ligne low-cost (Trade Republic, Degiro, XTB) → Tarifs réduits, mais services parfois limités.
📌 Market makers (Virtu, Citadel) → Fournissent de la liquidité en se positionnant en acheteur ou vendeur sur les marchés.

Le rôle clé des chambres de compensation

Toute transaction boursière passe par une chambre de compensation (ex. LCH, Eurex, DTCC) qui assure :
La bonne exécution des ordres entre acheteurs et vendeurs.
Le règlement-livraison des titres.
La gestion des risques, notamment contre les défauts de contrepartie.

💡 Exemple concret : Si un acheteur achète une action et que le vendeur fait faillite avant la livraison, la chambre de compensation garantit quand même l’exécution.

Conclusion : Un écosystème structuré mais complexe

Le marché financier ne se limite pas à un simple écran affichant des prix. Derrière chaque transaction, il y a :
📌 Un réseau d’intermédiaires (brokers, chambres de compensation, market makers).
📌 Des mécanismes précis qui régulent la formation des prix.
📌 Une distinction clé entre marchés cotés et non cotés.

Comprendre ces rouages est fondamental pour investir intelligemment et éviter les pièges des marchés financiers.