Dans ce chapitre, on monte d’un cran. Non pas que je n’aie pas pris de plaisir à expliquer ce qu’était un Livret A, mais ma véritable valeur ajoutée réside ailleurs : vous expliquer simplement des mécanismes complexes, ceux qui régissent les marchés financiers. L’objectif ? Vous permettre d’améliorer votre compréhension et de prendre les bonnes décisions d’investissement en toute autonomie.

JLM

Les marchés financiers : entre fantasme et réalité

Souvent fantasmés grâce au cinéma et à la culture populaire, les marchés financiers font autant rêver qu’ils effraient. On imagine pouvoir multiplier sa mise par cent, mais aussi tout perdre en un instant. Comme le disait Aristote : "La vérité se trouve dans le juste milieu."

Je suis convaincu qu’avec une approche responsable et réfléchie, on peut faire fructifier son patrimoine sans prendre de risques démesurés.

Les marchés financiers : un casino ou un reflet de l'économie ?

Ayant longtemps travaillé sur les marchés en tant que professionnel, j’ai compris qu’ils ne sont pas ce grand casino que l’on décrit souvent. En réalité, ils sont le reflet d’une mécanique économique précise, régie par des mécanismes bien plus rationnels qu’on ne le pense.

Le principal ? L’offre et la demande. Un concept souvent utilisé à tort et à travers, mais qui gouverne intégralement les marchés financiers.

  • Si tout le monde veut acheter un actif, son prix monte.

  • Si tout le monde veut vendre, son prix baisse.

Une analyse financière consiste donc à comprendre pourquoi les gens achètent ou vendent un actif.

En salle de marché, lorsqu’un analyste publiait une analyse médiocre, on le moquait souvent en résumant son papier ainsi :

"Le prix du pétrole baisse parce qu’il y a plus de vendeurs que d’acheteurs."

Une tautologie ridicule… mais qui illustre bien le manque de compréhension de certains sur le fonctionnement des marchés.

S’enrichir grâce à la Bourse : chance ou méthode ?

Devenir immensément riche grâce à la Bourse, c’est possible, mais ce n’est jamais un hasard. Contrairement à ce que beaucoup croient, le facteur chance n’existe pas, ou très peu. Pour gagner sur le long terme, il faut être rigoureux et patient.

Le concept clé à comprendre, c’est le pricing : est-ce que le marché a déjà intégré une information dans le prix d’un actif ?

Exemple : quand une information est-elle déjà "pricée" ?

Prenons LVMH. L’entreprise annonce d’excellents résultats et l’action bondit de 5%.

👉 Si j’achète après cette hausse, la bonne nouvelle est déjà intégrée dans le prix de l’action. Ce que je joue réellement, c’est l’annonce des prochains résultats, qui, eux, ne sont pas encore pricés car inconnus.

👉 Si j’avais acheté la veille, avant l’annonce des résultats, alors cette nouvelle n’était pas encore pricée.

Ce que cela signifie concrètement ?
Si vous, qui n’êtes pas professionnel des marchés, avez une information en votre possession, alors elle est probablement déjà prise en compte par le marché. Peut-être pas à 100%, mais suffisamment pour réduire fortement tout potentiel de gain immédiat.

Le backtrading : un biais cognitif dangereux

Le backtrading, c’est cette tendance à analyser un investissement a posteriori et à se dire :

"Si j’avais acheté du Bitcoin en 2013, je serais riche aujourd’hui."

Ce raisonnement est fallacieux car il ignore tout le processus de prise de décision des investisseurs de l’époque.

Pourquoi ce biais est trompeur ?

1️⃣ Ils avaient identifié l’opportunité avant tout le monde

  • En 2013, très peu de gens connaissaient l’existence du Bitcoin. Vous-même, saviez-vous ce que c’était à l’époque ?

  • Ces investisseurs avaient fait l’effort de s’intéresser au sous-jacent, de comprendre (ou d’accepter) son potentiel.

2️⃣ Ils ont pris un risque énorme

  • En 2013, acheter du Bitcoin n’avait rien de simple :

    • Il fallait passer par des plateformes peu sécurisées.

    • Le Bitcoin était vu comme un outil pour le dark web, associé à des activités douteuses.

  • Investir dans un actif aussi incertain demandait une tolérance au risque énorme.

3️⃣ Ils ont su tenir leur position

  • Acheter en 2013, c’est une chose. Garder jusqu’en 2024 en est une autre.

  • Combien auraient vendu trop tôt en encaissant un petit profit ?

  • Le marché des cryptos a connu des chutes de -80% plusieurs fois, et il fallait avoir une conviction extrême pour ne pas céder à la panique.

J’ai moi-même entendu parler du Bitcoin en 2011. Un ami, qui en avait entendu parler par un autre ami, avait investi une centaine d’euros. Dès que son investissement a doublé, il a tout revendu.

À l’époque, je ne comprenais pas ce qu’était Bitcoin, je trouvais ça louche, je pensais que c’était une arnaque. Si j’avais pris le temps d’analyser réellement le sous-jacent, peut-être que j’aurais investi.

Mais c’est justement ça la clé : les opportunités sont rarement évidentes au moment où elles se présentent. Se dire "j’aurais dû acheter" est un raisonnement biaisé qui ne prend pas en compte la réalité des décisions d’investissement.

Conclusion : privilégier les tendances long terme

Sur le court terme, les professionnels arbitrent le marché en permanence, et vous serez toujours perdant face à eux.
La clé pour un investisseur individuel ? Jouer les tendances long terme.

Le but n’est pas de chercher la prochaine pépite en espérant faire un x100, mais de s’appuyer sur des fondamentaux solides et une vision long terme.

L’investissement n’est pas une question de chance, mais de rigueur, de patience et d’analyse.