Préambule
Le Plan Épargne Logement (PEL) était à l’origine un outil permettant à l’État de lever des fonds tout en offrant aux épargnants un avantage fiscal lorsqu’ils contractaient un prêt immobilier. En contrepartie, ces prêts bénéficiaient d’un taux préférentiel, rendant le dispositif attractif aussi bien pour l’épargnant que pour l’économie.
Sur le papier, le mécanisme semblait efficace : l’État disposait de liquidités, le particulier était incité à acheter son logement, et le secteur immobilier en profitait, stimulant ainsi la croissance. Un modèle gagnant-gagnant… du moins en théorie.
Mais au fil des années, le rendement du PEL s’est considérablement érodé, le rendant de moins en moins intéressant. Aujourd’hui, ce placement est souvent conservé par habitude, hérité de ses grands-parents ou ouvert il y a plus de 10 ans, à une époque où les conditions étaient bien plus favorables.
🔎 Décryptons ensemble ce qu’il en reste aujourd’hui ! 🚀
1️⃣ Qu’est-ce que le PEL ?
Le Plan Épargne Logement (PEL) est un produit d’épargne réglementé, créé en 1969, dont l’objectif initial était de favoriser l’accession à la propriété. Son fonctionnement repose sur deux phases :
Une phase d’épargne : l’épargnant dépose régulièrement de l’argent sur son compte PEL, avec un taux d’intérêt fixé à l’ouverture.
Une phase de prêt : après 4 ans, le titulaire peut bénéficier d’un prêt immobilier à un taux prédéfini, calculé en fonction des conditions en vigueur au moment de l’ouverture du PEL.
En théorie, ce mécanisme permettait de se constituer un capital tout en accédant à un prêt avantageux pour financer un projet immobilier.
2️⃣ Un système qui a perdu de son intérêt
À ses débuts, le PEL présentait plusieurs atouts : un rendement attractif, une fiscalité avantageuse, et un prêt à taux préférentiel. Mais avec le temps, ces avantages se sont progressivement détériorés.
Une rémunération en chute libre
En 2000, le taux du PEL était encore de 4,50 % brut.
Depuis 2016, il est tombé à 1 % brut, puis à 2 % en 2023 pour les nouveaux plans.
Or, ce rendement est souvent inférieur à l’inflation, ce qui signifie que l’épargne placée sur un PEL perd de la valeur en termes réels.
Une fiscalité de plus en plus lourde
Avant 2018, les intérêts des PEL ouverts depuis moins de 12 ans étaient exonérés d’impôt sur le revenu (mais soumis aux prélèvements sociaux).
Depuis la réforme de 2018, tous les nouveaux PEL sont soumis à la flat tax de 30 % dès la première année.
Résultat : un PEL ouvert aujourd’hui à 2 % brut ne rapporte que 1,40 % net, un rendement très faible comparé à d’autres placements.
Un prêt immobilier devenu inutile
Dans le passé, le taux d’emprunt lié au PEL était souvent plus intéressant que ceux du marché.
Aujourd’hui, le taux de prêt associé aux PEL récents (supérieur à 3,5 %) est largement dépassé par les offres classiques des banques, le rendant obsolète.
3️⃣ Qui a encore un intérêt à conserver un PEL ?
Malgré son manque d’attrait pour les nouveaux épargnants, certains anciens PEL restent de véritables pépites.
✅ Les PEL ouverts avant 2011
Ces anciens plans bénéficient encore d’une exonération d’impôt sur le revenu jusqu’à leur 12ᵉ anniversaire.
Certains offrent encore des taux garantis entre 3 et 4,5 %, bien supérieurs aux rendements actuels des livrets réglementés.
✅ Les détenteurs d’un PEL à taux élevé
Si vous avez un PEL ouvert avant 2016 avec un taux de 2,50 % ou plus, il peut être intéressant de le conserver en tant que placement sans risque.
Contrairement aux livrets classiques, le taux du PEL est garanti à vie tant qu’il reste ouvert, ce qui peut être un avantage en période de taux bas.
🚨 Attention toutefois aux prélèvements sociaux : bien que ces anciens PEL restent intéressants, ils sont soumis aux 17,2 % de prélèvements sociaux sur les intérêts générés chaque année.
4️⃣ Faut-il ouvrir un PEL aujourd’hui ?
Pour une nouvelle ouverture, le PEL n’a plus vraiment d’intérêt, sauf dans quelques cas très spécifiques.
🔸 Si votre objectif est simplement d’épargner, d’autres solutions sont bien plus intéressantes :
Le Livret A et le LDDS offrent 3 % nets, soit plus du double du rendement net d’un PEL récent.
Les fonds euros des assurances-vie affichent en moyenne 2 à 3 % nets, avec une fiscalité plus souple.
Un ETF Monde en bourse offre un potentiel de rendement bien supérieur à long terme, avec un risque maîtrisé sur un horizon de 10-15 ans.
🔸 Si vous souhaitez acheter un bien immobilier, le PEL ne vous aidera pas réellement :
Le taux du prêt associé est désavantageux.
Il n’apporte aucun levier fiscal par rapport à d’autres stratégies d’investissement immobilier.
📌 Conclusion : un placement dépassé, sauf pour les anciens plans
Le PEL a perdu presque tout son intérêt pour les nouvelles générations d’épargnants. Son rendement faible, sa fiscalité peu avantageuse et son prêt immobilier obsolète en font un produit largement dépassé.
Seuls les anciens PEL ouverts à des taux élevés conservent une certaine attractivité en tant que placement sécurisé. Pour les autres, mieux vaut explorer des alternatives plus performantes et plus flexibles.
💡 Moralité ? Le PEL, c’était mieux avant ! 🚀